Essai II

en cours d'écriture

Titre

L'insécurité permanente des systèmes de croyance humaine (IPDSDCH)

Chapitre I

Les formes de pensées humaines préfabriquées ou égrégores


Chères lectrices, chers lecteurs, vous qui me lisez à cet instant présent,vous vous demander qu'est ce encore ce nouveau livre titré d'un acroyme
un tantinet capillo tracté !
je vous rassure on va aller à l'essen-ciel en l'instant, seul instant réel qui nous emmènent à travers nos pensées et
l'histoire de nos vies, puis de ce monde, que sachons nous vraiment sur les faits réels qui se sont produits durant ces 50000 dernière années
par exemple ?
Ou plus proche dans vos vies personnelles maintenant, connaissez vous vraiment votre partenaire ou amis, votre famille, collègue
de travail ?
et vous même connaissez-vous vous vraiment ? avez vous regardé à l'intérieur de vous ce qui se passe ?
Quel est ce mystère amnsésique qui nous animent avant notre naissance...
Comment dés notre naissance prennent forme nos états de pensée selon notre environnement extérieur...et intérieur
Et pourquoi rapidemment une sensation étrange interfére dans nos vie appelée peur ?

il y a toujours des chose cachées pour toutes sortes de raison dans ce monde, mais le lien de ces cachot-eries sont principalement les peurs,
rare sont les gens 100% transparent et sans peur dans ce système humain basé sur des stratégies de vies ou de survies et c'est bien normal en l'état.
Oui c'est vrai que peu de gens sont sans peur, pourquoi ? les peurs seraient elles liées aux manques de transparences et d'information dans
tout les domaines ou à l'inverse pour certain une énorme confiance ou une foi ?
cela devrait être l'inverse dans un système naturellement fluide, conscient et humain !


Et bien concrètement que sont nos pensées, d'où viennent nos pensées, ces pensées qui se transforme en croyance pour chacun de nous et selon
nos propres vérités et vécu.
Il faut savoir une chose importante, l'énergie que nous sommes suit nos pensées, par conséquent on peut s'autoriser à dire que nous sommes
créateurs de nos pensées.
On reçoit les pensées des autres également! il n'est pas toujours aisé de discerner tout ces canaux de pensées. Nous y reviendrons plus tard
dans le prochain chapitre II - La Grande Illusion

Je vais dans ce chapitre mélanger volontairement deux sujet intriqués que sont l'histoire et les croyances, car ces deux ingrédients forme
de puissant égrégores. Ces égrégores tiennent à eux seul des milliard d'individus dans une forme des pensée hypnotique et très compliquée
à mettre à jour.
Normalement l'histoire devrait être la vérité des faits historiques.
enfin pour ce qu'on en sait, cependant l'écriture de l'histoire se fait par les vainqueurs et leur propre version des faits! les scripteurs étaient
et sont toujours les faiseurs d'histoire et de vérité, aux services d'intéret rarement pour le bien commun.

afin de percer un petit bout de vérité sur les conséquences incroyable que l'endoctrinement de notre mental par les croyances humaines a exercés sur les
peuple du mondes, et à l'inverse une véritable arme absolue de prédation pour la gouvernance élitiste de ce même monde durant des millénaires.
Ces même croyances qui ont comme attributs multiples....les peurs, toutes les peurs, tout simplement
Je ne vois pas utile d'énumérer toutes les peurs qui engendrent de puissant égrégore, mais les peurs de survies dite reptilienne
tel que la peur du vide ou de se bruler, la mort etc. ne sont que bénignes, je parle ici des peurs créer par des systèmes artificiels de pensées
créée de tout pièces comme l'argent, la peur de manquer d'argent et de devenir plus rien dans ce système déshumanisé car sans argent (terriens),
la compétition qui engendre la peur de ne pas faire mieux que son voisin et ceci a tout les niveau sociétal, ainsi il sera humilié et coupable si
il n'est pas à la hauteur de l'égrégore.etc
les exemples de ce types, ce n'est pas ce qui manque dans les causes empêcheuses de bonnes heures !

Et pourtant nous ne sommes pas nos peur !

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Pensée:
L'amour ou la peur ?
La peur attache, possède
L'amour libère, détache
L’Amour est liberté, met fin à toute crainte.
Nous sommes l’Amour. on ne peut pas être la peur.
On peut avoir peur. on ne peut pas avoir l’Amour, on est l’Amour.
La peur est donc de l’ordre de l’avoir. L’Amour est de l’ordre de l’être et du non-être.
La peur c’est l’avoir. L’Amour c’est la liberté. Et on ne peut rien avoir en l’Amour.
Parce que rien n’est à nous. Parce que tout est libre et que nous sommes cette liberté.

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Pour pouvoir fabriqué de puissante forme de pensée unique ou plutot qui tend vers un meme ideal, il faut rassembler un maximum d'individus
dans la même sphère de pensée,
car plus le nombre est important plus la forme de pensée sera puissante et contagieuse, cela devient un puissant égrégore astral.
Les outils formateurs utilisés sont multiples (images, videos, écrit, media, politique, religion, éducation, télépathie etc)
Ces canaux transmettent par répétitions systématique de l'informations de même nature captée par l'ensemble du systeme de la vie hunaine
suffisament de temps pour que la majorité des gens pense que c'êst une vérité et qui sera ensuite difficle de la remettre en question
(puissant égrégore)

Une fois plusieurs gros égrégores créé, il est aisé de jouer de l'un à l'autre suivant les besoins du moment présent en créant des mises à jour,
voir des mises à niveau

Lorsqu'un individu n'adhère pas à ces différents systèmes de pensée, il devient très vite rejeté par les sphères de pensées
des autres individus.
bien sur chacun pense détenir la vérité c'est à dire la version qui pense être la vérité, la grande masse du peuple, les élites tout
comme les marginaux.
Les égrégores les plus puissant en terme magnétique sont ceux qui sont générés par des millions de gens, voir des milliard,
ces égrégores là, ces programme je devrais dire sont incroyable, car ils arrivent à faire faire par mimétisme la même chose en même temps
sur des milliers de personnes.
Il est fastidieux de détruire ces puissants égrégores sans finalement mettre fin aussi au système sous-jacent qui les génères.


explication:


Pour détruire les égrégores, il faut d'abord comprendre comment ils sont créés et comment ils fonctionnent. Les égrégores sont des formes de pensée collectives qui sont créées par la répétition systématique de certaines idées ou croyances. Ces idées ou croyances peuvent être transmises par des moyens tels que la propagande, la publicité, l'éducation ou la religion.


Une fois que les égrégores sont créés, ils peuvent être utilisés pour contrôler les individus et les sociétés. Les égrégores peuvent être utilisés pour créer des peurs, des angoisses ou des désirs qui peuvent être exploités pour maintenir le statu quo ou pour promouvoir des intérêts particuliers.


Pour se libérer des égrégores, il faut d'abord devenir conscient de leur existence et de leur influence sur notre pensée et notre comportement. Cela nécessite une réflexion critique et une analyse de nos propres croyances et valeurs.


Une fois que nous sommes conscients des égrégores, nous pouvons commencer à les détruire en remettant en question les idées et les croyances qui les soutiennent. Cela nécessite une certaine forme de courage et de détermination, car les égrégores peuvent être très puissants et très difficiles à détruire.


Mais il est possible de se libérer des égrégores et de créer une nouvelle forme de pensée et de comportement qui soit plus libre et plus authentique. Cela nécessite une certaine forme de conscience et de réflexion, mais c'est un processus qui peut être très libérateur et très enrichissant.

Chapitre II

La Grande Illusion


Seule la voie du cœur nous permet de ne pas se perdre dans les conjectures de cette expérience terrestre
Les idée reçues sont des puissantes conjectures qui influence la totalité des pensées et croyances, donc qui dirige nos choix de vies....
somme nous souverains de nos actions ? avons nous le libre arbitre ou somme nous un arbitre libre ? concernant toutes nos décisions quotidiennes?

Tout d'abord ils arrivent à obtenir le consentement des individus, soit par la ruse ou la force (les deux combinés marche aussi ,rire)
puis ensuite les injonctions débarques en prenant comme références les lois desdites conjectures.
Le poisson est captif car rentré dans la nasse !

Devellopons les ruses puis ensuite la force


Les ruses et la force sont les deux principaux moyens utilisés par les systèmes de contrôle humain pour obtenir le consentement des individus. La ruse consiste à manipuler les informations, à créer des illusions et à utiliser des stratégies de persuasion pour convaincre les individus de suivre les règles et les normes établies.


La force, quant à elle, est utilisée pour réprimer toute forme de dissidence ou de rébellion. Elle peut prendre la forme de la violence physique, de la prison, de la censure ou de la répression économique.


Les systèmes de contrôle humain utilisent souvent une combinaison de la ruse et de la force pour maintenir leur pouvoir et leur contrôle sur les individus. Par exemple, les gouvernements peuvent utiliser la propagande et la désinformation pour convaincre les citoyens de suivre leurs politiques, tout en utilisant la force pour réprimer toute forme de dissidence.


Les individus qui refusent de suivre les règles et les normes établies sont souvent étiquetés comme des "déviants" ou des "menaces" pour la société. Ils sont alors soumis à des mesures de répression, telles que la prison, la thérapie ou la rééducation.


Mais qu'est-ce qui se passe lorsque les individus commencent à se réveiller et à remettre en question les systèmes de contrôle humain ? Qu'est-ce qui se passe lorsque les individus commencent à voir à travers les ruses et les illusions qui les entourent ?


C'est là que commence la véritable révolution. C'est là que les individus commencent à prendre conscience de leur propre pouvoir et de leur propre liberté. C'est là que les individus commencent à se libérer des chaînes de la manipulation et de la répression.

Chapitre III

Les autres rives... la grande inconnue, la lumière comme dernier geste


Après avoir exploré les formes de pensées humaines préfabriqués ou egregores et la grande illusion qui nous entoure, nous arrivons à la dernière étape de notre voyage philosophique. Dans ce chapitre, nous allons explorer les autres rives de la conscience, la grande inconnue qui se trouve au-delà de nos limites actuelles.


La grande inconnue est un concept qui a toujours fasciné les philosophes, les scientifiques et les mystiques. C'est l'idée qu'il existe une réalité plus profonde et plus vaste que celle que nous percevons avec nos sens et notre intellect. Cette réalité est souvent décrite comme étant au-delà des limites du temps et de l'espace, et comme étant la source de toute vie et de toute conscience.


La lumière comme dernier geste est une métaphore qui décrit le moment où nous transcendons nos limites actuelles et où nous nous connectons à la grande inconnue. C'est le moment où nous laissons aller nos peurs, nos doutes et nos limitations, et où nous nous ouvrons à la possibilité d'une réalité plus vaste et plus profonde.


Dans ce chapitre, nous allons explorer les différentes façons dont nous pouvons nous connecter à la grande inconnue et à la lumière qui se trouve au-delà de nos limites actuelles. Nous allons examiner les différentes pratiques spirituelles, philosophiques et scientifiques qui peuvent nous aider à transcender nos limites et à nous connecter à la réalité plus vaste et plus profonde.


Nous allons également explorer les implications de cette connexion pour notre compréhension de nous-mêmes et du monde qui nous entoure. Nous allons examiner comment cette connexion peut nous aider à trouver un sens plus profond et plus significatif à notre vie, et comment elle peut nous aider à créer un monde plus juste et plus harmonieux.


En fin de compte, ce chapitre est une invitation à explorer les autres rives de la conscience et à découvrir la lumière qui se trouve au-delà de nos limites actuelles. C'est une invitation à transcender nos peurs, nos doutes et nos limitations, et à nous connecter à la réalité plus vaste et plus profonde qui se trouve au-delà de nos limites actuelles.




*FIN*

narratif de mon film


le film commence dans un contexte classique sur terre, une interaction avec plusieurs personnage ypersensible qui se pose chacun depuis leur naissance des questions sur le sens de cette vie,que se cache derrire ce merdier mondial ?
il finisse par former un groupe et partage leur recherche chacun dans un domaine spécifique.
les 45 premirer minutes du film doit rester dans l enigme sur terre et pas décoller..important

A l 47 minutes un des personnage du groupe sera contacter par une entités de race altarienne par exemple ;.)et lui sera proposer une visite dans les coulisses de la matrice 3d..et plus 4 5 6 D etc

visite de la lune avce nos corps stellaire original en stase et emprisoner dans des cocons géré par une IA Adonai et decouvertes des toutes les differente races a l'oeuvre sur terre,les vaisseaux sous les ocean,intraterre ou sur mars et autre planete de notre systeme solaire,notre univers en détails, a developper....

des lunette seront mis au point par le groupes afin de voir l'envers du decors sur terre....je repique l'idée a Carpenter en clin d'oeil

et la il faut develooper une suite pour la vie du groupe qui se fait reperer par les race involutives gardien de la planète et questionner car il devienne genant et des race normal aidant a leur manière les humains enfermer ....

finaliser le film avec une solution pour sortir de cette matrice individuellement.
grandiose

Esprit, Àme, Corps

L'esprit vit sans avoir besoin du corps

le corps ne peut vivre sans l'esprit

L'Ame corps subtile intermédiaire entre l'esprit et le corps physique

l'Ame sert à animer le corps physique, jouer un rôle

Qui est au commande du corps et de l'Ame ?

Le mental ou l'Esprit

où est le pilote Jedi ?

le tête ou le coeur

le cerveau ou le centre

L'énergie suit la pensée

qui commande les pensées ?

Les impulsions omniscientes de l'esprit ou les influences du mental par la et les visions, les images, les croyances...

À

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Protocole mystique - 11 points à retenir lors de l'approche de nouvelles personnes ou espèces.



Souvent, lorsque nous ouvrons un nouveau canal de communication ou une nouvelle compétence, nous pouvons avoir un premier contact avec des espèces différentes.

nous allons explorer comment établir le contact avec d'autres êtres de la terre et des êtres d'autres dimensions. Et après, nous établiront en partie ce contact . Nous devons suivre un certain protocole , ou du moins être au courant, quand nous établissons le premier contact.

Par différentes espèces, je veux dire les animaux, les arbres, les êtres d'autres dimensions, les ETS, les esprits, mais cette information est également très utile lors de la communication avec d'autres personnes.

Il y a certains facteurs énergétiques qui vont nous indiquer quelles espèces, ou quelles personnes, peuvent communiquer avec nous et comment elles le feront. En apprenant les protocoles de base de la communication, nous allons non seulement être en mesure de trouver le meilleur moment pour atteindre et communiquer avec d'autres êtres humains, mais aussi quand cela se présentera, avec les animaux, les plantes, les élémentaux et les espèces d'autres dimensions, nous saurons comment établir une communication positive et claire.

1. Soyez conscient que le fait qu' une autre espèce, ou une personne, puisse communiquer avec vous en utilisant la perception extra-sensorielle, ne signifie en aucune façon qu'elle soit supérieure à vous. Ne donnez pas votre autorité!

2. Lorsque vous établissez le premier contact, ne demandez pas de l'aide, des faveurs, des conseils ou tout type d'avantage personnel. Traitez les êtres / personnes comme si vous veniez de les rencontrer dans la rue, dans un café, ou dans une soirée, et que vous appreniez à les connaître. Apprenez à les connaître.

3. Ne leur faites pas un long monologue narratif de vos difficultés, de vos frustrations et de vos problèmes. Le feriez-vous avec n'importe quel étranger dans votre café du coin? Eh bien, si vous avez tendance à le faire, arrêtez!

4. Soyez conscient de votre champ d'énergie personnelle, et ne l' "enfoncez" pas dans celui de l'autre personne ou l'être. Attendez d'y être invité, ou invitez-les (une fois et doucement) et attendez une réponse positive.

5. Restez au sein de votre propre centre d'énergie positive lors de la communication, il y aura un champ d'énergie unique généré entre vous et la personne /l' être avec qui vous communiquez . Laissez le "champ de lumière / amour" s'accroître, mais ne "poussez pas l'amour, la guérison ou la lumière" sur eux. Ce serait comme embrasser un étranger intimement ... cela peut être très grave dans leur domaine pour celui qui reçoit la «poussée d'amour» . Ne faites cela qu'avec les gens que vous connaissez bien et qui ont une forte connexion d'amour.

6. Restez en dehors du Jugement. C' est facile pour nous de juger les gens et les êtres comme «bons» ou «mauvais». La première fois qu'on établit une communication, il est préférable de rester hors du jugement. Cela ne signifie pas que nous n' utilisons pas le discernement.

Discernement: la capacité de voir et de comprendre les gens, les choses, ou des situations clairement et intelligemment
Jugement: la formation d'une opinion, d'une estimation, d'une notion, ou d'une conclusion, à partir de circonstances présentes à l'esprit.

7. Si à un moment quelconque vous ressentez de la peur,mettez fin à la communication, traitez votre peur, puis recommencez.

8. Rappelez-vous que personne ne peut établir une communication avec vous, sauf si vous donnez votre accord par une décision consciente ou par la peur.

9. Si vous êtes constamment préoccupé, ou en train de penser, à ce que l'autre personne ou être pense de vous, ou voit en vous, mettez fin à la communication. C' est votre ego qui pousse la peur en eux, ce qui est à la fois inconfortable pour vous et grossier pour l'autre personne ou l'être. Ne vous en voulez pas, devenez tout simplement conscient de ce que vous faites, et arrêtez.

10. Soyez gentil, allez-y doucement, soyez doux, et soyez dans l'intégrité et la vérité à la fois pour vous et pour l'autre être ou la personne.

11. Souvenez-vous enfin que toutes les informations que nous recevons et percevons, que ce soit par nos cinq sens ou par notre perception extra-sensorielle, sont filtrés par nos propres programmes, par ce que nous pensons être «réel» et par nos pare-feux. Revérifiez toujours ce que vous voyez ou percevez, parfois cela peut être fait en demandant simplement, "'c'est ce que je comprends, est-ce exact?" et attendez une réponse positive ou négative.

Castaneda

Extrait du Voyage définitif de Castaneda

L’obscurité s’était installée très rapidement, et le feuillage des arbres qui, un instant plus tôt, était d’un vert éclatant, paraissait à présent beaucoup plus sombre et dense. Don Juan me dit que si je regardais avec une grande attention la couleur foncée du feuillage, sans focaliser mes yeux et avec une sorte de regard en coin, je verrais une ombre fugitive traverser mon champ de vision.

« C’est le meilleur moment de la journée pour faire ce que je te demande. Il va te falloir un moment pour trouver en toi le degré d’attention nécessaire. Ne t’arrête pas avant d’avoir entrevu cette ombre noire. »

Je vis effectivement se profiler une étrange ombre noire sur le feuillage des arbres, une ombre qui partait et revenait, puis diverses ombres évanescentes se déplaçant de droite à gauche, de gauche à droite, ou s’élevant très haut en l’air.

On aurait dit de gros poissons noirs, de gigantesques espadons volants. J’étais complètement absorbé par cette vision qui finit par m’effrayer. Il faisait désormais trop sombre pour voir le feuillage, mais je distinguais toujours ces ombres noires fugitives.

« Qu’est-ce que c’est, don Juan ? Je vois des ombres noires s’agiter partout.

– C’est l’univers à l’état naturel, me répondit-il, l’univers incommensurable, non linéaire, délivré du joug de notre syntaxe.

Les sorciers mexicains d’autrefois furent les premiers à voir ces ombres et ils les suivirent partout. Ils les voyaient comme tu les vois, et ils les voyaient également sous forme d’énergie circulant dans l’univers. Et ils ont alors fait une incroyable découverte.  »

Il se tut et me regarda. Ses pauses étaient toujours très étudiées et il savait me tenir en haleine.

Qu’ont-ils découverts, don Juan ?

– Ils ont découvert que nous ne sommes pas seuls, me dit-il aussi clairement qu’il le put. Venu des profondeurs du cosmos, un prédateur est là, qui toute notre vie nous maintient sous son emprise.

Les êtres humains sont prisonniers et ce prédateurs est notre seigneur et maître. Il étouffe toute velléité de protestation ou d’indépendance et nous empêche d’agir librement. »

L’obscurité alentour semblait réduire ma faculté d’expression. S’il avait fait jour, j’aurais éclaté de rire, mais en pleine nuit, je me sentais comme muselé, paralysé.

« Il fait nuit noire, me dit don Juan, mais si tu regardes du coin de l’œil, tu vas continuer à voir ces ombres fugitives aller et venir autour de nous. »

Il avait raison. Je pouvais toujours les voir et leurs mouvements me donnaient le tournis. Don Juan alluma la lumière, ce qui eut pour effet de tout dissiper.

« Te voilà arrivé, grâce à tes seuls efforts, à ce qui était pour les anciens chamans le  » cœur du sujet ».

Je tourne autour du pot depuis longtemps en te laissant entendre que quelque chose nous retient prisonniers. Nous sommes effectivement tous prisonniers ! C’était un fait énergétique pour les sorciers d’autrefois.

– Pourquoi ce prédateur exerce-t-il ce pouvoir sur nous comme vous le dites, don Juan ?

Il doit y avoir une explication logique !

– Il y a une explication, me répondit don Juan, qui est extrêmement simple. Ils nous tiennent sous leur emprise parce que nous sommes leur source de subsistance. Ils ont besoin de nous pour se nourrir, et c’est pour cela qu’ils nous pressurent implacablement. Exactement comme nous qui élevons des poulets pour les manger, ils nous élèvent dans des « poulaillers » humains pour ne jamais manquer de nourriture. »

Je me sentis secouer négativement la tête. Je ne pouvais exprimer mon violent sentiment de malaise et de révolte, et mon corps s’agitait pour le faire remonter à la surface. Je tremblais de la tête aux pieds sans pouvoir me contrôler. »

Non, non, non, m’entendis-je dire. C’est absurde, don Juan ! Ce que vous dites est horrible. Cela ne peut tout simplement pas être vrai, ni pour les sorciers, ni pour des gens normaux, ni pour personne.

– Et pourquoi ? me répondit calmement don Juan. Pourquoi donc ? Parce que cela te met en fureur ?

– Oui, cela me met en fureur, répliquai-je. Ce sont des idées monstrueuses !

– Eh bien, je ne t’ai pas encore tout dit. Ecoute moi jusqu’au bout et on verra comment tu te sens.

Attention, je vais t’infliger un choc ! Ton esprit va subir de terribles attaques, et tu ne pourras pas fuir, parce que tu es pris au piège ; non parce que je te retiens prisonnier, mais parce que quelque chose en toi t’empêchera de partir, même si cela te rend fou de rage. Alors, rassemble tes forces !  »

Don Juan avait raison. Je ne serais pas parti de chez lui pour un empire, et pourtant j’abominais toutes les idioties qu’il était en train de me débiter.

« Je vais faire appel à ton esprit analytique, me dit don Juan. Réfléchis un moment, et dis-moi comment tu peux expliquer la contradiction entre, d’une part, l’intelligence de l’homme sur le plan scientifique et technique et, d’autre part, la stupidité de ses systèmes de croyances ou l’incohérence de son comportement.

Ce sont les prédateurs, disent les sorciers, qui nous ont imposé nos systèmes de croyance, nos idées sur le bien et le mal, nos mœurs sociales. Ce sont eux qui suscitent nos espoirs et nos attentes, nos rêves de succès ou notre peur de l’échec, eux encore qui insufflent dans notre esprit convoitise, avidité et lâcheté et qui le rendent prétentieux, routinier et égocentrique.

– Mais comment s’y prennent-ils, don Juan ? lui demandai-je, de plus en plus irrité par ses paroles. Ils nous chuchotent tout cela dans le creux de l’oreille pendant notre sommeil ?

– Non, ils ne procèdent pas aussi bêtement, me répondit don Juan en souriant. Ils sont extrêmement efficaces et organisés, et pour s’assurer de notre obéissance, de notre docilité et de notre apathie, ils ont accompli une manœuvre extraordinaire – extraordinaire, bien sûr, sur un plan stratégique, mais horrible du point de vue de ceux qui en sont victimes. Ils nous ont donné leur esprit !

Tu m’entends ? Les prédateurs ont remplacé notre esprit par le leur, qui est bizarre, incohérent, grincheux, et hanté par la peur d’être percé à jour.

« Tu n’as jamais souffert de la faim, poursuivit-il, et tu as pourtant une sorte d’angoisse à propos de la nourriture. C’est celle du prédateur qui redoute continuellement qu’on découvre son manège et lui coupe les vivres.

Par le biais de l’esprit humain qui est en réalité le leur, les prédateurs nous inculquent ce qui les arrange pour améliorer leur sécurité et avoir moins peur.

– Peut-être tout cela est-il vrai, don Juan, mais si c’est le cas, il y a là quelque chose d’odieux qui me répugne et m’oblige à prendre le parti contraire. Et comment font-ils pour nous manger ? »

Don Juan me fit un large sourire. Il avait l’air de bien s’amuser. Il m’expliqua que les sorciers voyaient les nouveaux-nés et les bébés comme d’étrange boules d’énergie lumineuse, recouvertes de haut en bas d’un revêtement brillant, un peu comme si une housse en plastique enveloppait étroitement leur cocon d’énergie. C’était cette couche brillante de conscience, me dit-il, que consommaient les prédateurs.

Et lorsque les êtres humains atteignaient l’âge adulte, il n’en restait qu’une étroite bande à hauteur des orteils qui permettait tout juste à l’humanité de survivre.

Comme en rêve, j’entendis don Juan me déclarer qu’à sa connaissance, l’espèce humaine était la seule à avoir cette couche brillante de conscience à l’extérieur du cocon lumineux. C’est pourquoi nous étions une proie facile pour le mode de conscience différent, plus pesant, des prédateurs.

Il me révéla alors quelque chose d’encore plus traumatisant : cette étroite bande de conscience était le siège de l’autocontemplation dans laquelle l’homme était irrémédiablement piégé.

En jouant sur cette autocontemplation qui est le dernier brin de conscience qui nous reste, les prédateurs suscitaient des éclairs de conscience qu’ils dévoraient avec l’acharnement d’un rapace. Et pour les provoquer, ils nous donnaient à résoudre des problèmes idiots et se nourrissaient du flamboiement énergétique de nos pseudo-intérêts.

Il devait y avoir dans ce que disait don Juan quelque chose de si pénible et bouleversant pour moi que j’en avais des haut-le-cœur.

Après une pose suffisamment longue pour me permettre de récupérer, je demandai à don Juan : « Mais puisqu’ils voient les prédateurs, pourquoi les sorciers mexicains, anciens ou actuels, ne font-ils rien ?

– On ne peut strictement rien faire, me dit tristement don Juan d’une voix grave, hormis se discipliner au point qu’ils ne puissent nous toucher.

Et comment demander à nos semblables d’affronter les rigueurs d’une telle discipline ?

Ils réagiraient en riant et se moquant de nous, et les plus agressifs d’entre eux s’énerveraient et nous tabasseraient. Ce n’est pas qu’ils ne nous croiraient pas ! Il y a au tréfond de chaque être humain une connaissance ancestrale, viscérale, de l’existence des prédateurs.  »

Mon esprit analytique jouait au yo-yo. Tout ce que me racontait don Juan était grotesque, absurde, et en même temps me semblait raisonnable, très simple. Toutes les contradictions humaines s’expliquaient. Mais comment prendre tout cela au sérieux ? Don Juan me poussait sur le trajet d’une avalanche qui m’emporterait à jamais.

[...]

Don Juan continua à enfoncer le clou toujours plus profondément. « Les sorciers mexicains d’autrefois voyaient le prédateur. Ils l’ont appelé planeur parce qu’il jaillit de l’espace. Il n’est pas beau à voir.

C’est une grande ombre, d’un noir impénétrable, qui fonce vers le sol et se pose lourdement. Ces sorciers ne savaient pas exactement quand il avait fait son apparition sur terre. Dans leur idée, l’homme avait sans doute été à une époque un être complet doué d’une conscience prodigieuse lui permettant d’accomplir d’incroyables prouesses – tous ces exploits que nous retrouvons aujourd’hui dans nos légendes mythologiques.

Ces facultés semblaient par la suite avoir disparu pour donner l’être humain actuel, un être diminué, comme abruti par des sédatifs. »

J’aurai dû me mettre en colère, le traiter de paranoïaque, mais je ne sais trop pourquoi, ce genre d’indignation toujours latente chez moi m’avait quitté. Quelque chose en moi avait même dépassé ce stade où je me disais :  » Et si c’était vrai ?

« Face à don Juan qui me parlait cette nuit là, je sentais au plus profond de mon être que tout ce qu’il me disait était vrai, mais en même temps, avec une force égale, que tout ce qu’il me disait était complètement absurde.

« Que voulez-vous dire, don Juan ?  » lui demandai-je faiblement.

« Ce que je veux dire, c’est que nous avons affaire à forte partie. C’est un prédateur très malin et bien organisé, qui procède méthodiquement pour nous neutraliser et nous empêcher d’être la créature magique que nous étions destinés à être. Nous ne sommes plus désormais qu’une source de ravitaillement et n’avons d’autres rêves que ceux d’un animal que l’on élève pour sa viande : des rêves banals, conventionnels et imbéciles.  »

[…]  

« Ce prédateur, me dit don Juan, est évidemment un être inorganique. Mais il n’est pas pour nous complètement invisible comme le sont les autres. Je suis sûr que les enfants le voient, et devant l’horreur que leur inspire cette vision, ils préfèrent ne plus y penser. Et même s’ils cherchaient à mieux le voir, tout le monde autour d’eux les en dissuaderait. »

[...] 

« Les vieux chamans ont découvert que l’ensemble de l’univers est constitué de deux forces jumelles opposées, mais complémentaires.

Ainsi notre monde a un jumeau, un monde opposé et complémentaire peuplé par des êtres doués de conscience, mais dénués d’organisme, auxquels ils avaient donné le nom d’êtres inorganiques. »

[...]

L’ensemble de l’univers regorge de toutes sortes de mondes où la conscience peut être organique ou inorganique.

La seule alternative qui reste à l’humanité, continua don Juan, est la discipline.

Seule la discipline a un effet disuasif.

Mais je n’entends pas par ce terme une affreuse routine où l’on saute du lit tous les jours à cinq heures du matin pour s’asperger d’eau glacée !

Pour un sorcier, la discipline est la faculté d’affronter sereinement les difficultés imprévues. Il la considère comme un art : l’art de faire face à l’infini sans broncher, non pour faire étalage de sa force, mais pour lui témoigner son admiration et son respect.

– En quoi la discipline des sorciers peut-elle avoir un effet dissuasif ?

– Les sorciers disent qu’elle rend la couche brillante de conscience inconsommable pour le planeur, me dit don Juan en scrutant mon visage comme pour y déceler un signe d’incrédulité.

Il est alors perplexe. Je suppose qu’il n’a jamais entendu dire qu’une couche brillante de conscience pouvait ne pas être comestible.

Et cette perplexité ne lui laisse d’autre issue que de s’abstenir de poursuivre son infâme activité.

« A partir du moment où les prédateurs ne la mangent plus, notre couche brillante de conscience se développe.

En simplifiant à l’extrême, on pourrait dire que, grâce à leur discipline, les sorciers éloignent les prédateurs, ce qui permet à leur couche brillante de conscience de se reformer et de retrouver progressivement sa taille normale.

Les sorciers d’autrefois la comparaient à un arbre qui atteint sa hauteur et son volume si on ne le taille pas. Et à mesure que le niveau de conscience s’élève au-dessus des pieds, de nouveaux modes de perception surgissent automatiquement.

Les anciens sorciers avaient découvert une excellente tactique : ils tenaillaient l’esprit des planeurs par la discipline.

Ils s’étaient aperçus que s’ils lui opposaient leur silence intérieur, cette implantation étrangère disparaissait, ce qui confirmait l’origine extérieure de cet esprit.

L’implantation étrangère tentait évidemment de revenir, mais elle avait perdu de sa force, et un processus se mettait en marche dans lequel l’esprit des planeurs prenait la fuite de plus en plus souvent, jusqu’au jour où il disparaissait définitivement.

Un triste jour, en fait, puisqu’on doit dès lors se débrouiller tout seul en ne comptant que sur ces propres ressources, qui sont pratiquement nulles. Personne n’est plus là pour nous dire que faire, aucun esprit clandestin ne nous dicte plus les idioties auxquelles nous sommes accoutumés.

Mon maître, le nagual Julian, disait fréquemment à ses disciples que c’était le moment le plus difficile de la vie d’un sorcier, car notre véritable esprit, celui qui nous appartient en propre et se résume à notre expérience personnelle, est devenu timide, inquiet et fuyant après une vie entière d’asservissement.

C’est alors, selon moi, que débute le véritable combat du sorcier. Le reste n’est que simple préparation.  »

[...]

« Que voulez-vous dire par tenailler l’esprit des planeurs ? »

– La discipline le met au supplice, me répondit-il. C’est donc grâce à leur discipline que les sorciers peuvent se débarrasser de cette implantation étrangère. 

J’étais extrêmement troublé. Soit don Juan était bon pour l’asile, soit ce qu’il venait de me raconter était si terrifiant que mon sang se glaçait dans mes veines. Je notai cependant la vitesse à laquelle se ranima mon énergie pour tout nier en bloc. Après un instant de panique, j’éclatai de rire, comme si don Juan venait de me raconter une bonne plaisanterie.

Je m’entendis même lui dire :

« Don Juan, don Juan, vous êtes incorrigible ! »

Il parut comprendre tout ce que j’éprouvais et secoua la tête, levant les yeux au ciel, comme pour feindre le désespoir.

« Je suis si incorrigible que je vais asséner à l’esprit des planeurs qui t’habite un coup supplémentaire, en te confiant l’un des sectets les plus extraordinaires de la sorcellerie.

C’est la conclusion à laquelle ont abouti les sorciers, une conclusion qu’ils ont mis des milliers d’années à établir et vérifier. »

Il me sourit d’un air machiavélique.

« L’esprit des planeurs s’enfuit définitivement lorsqu’un sorcier réussit à saisir la force vibratoire qui assemble les champs d’énergie qui nous constituent.

S’il maintient suffisamment longtemps sa pression, l’esprit des planeurs, vaincu, bat en retraite. Et c’est exactement ce que tu vas faire : te cramponner à l’énergie qui maintient ta cohésion. »

J’eus une réaction totalement imprévisible et inexplicable. Une partie de moi était vraiment ébranlée, comme si elle avait reçu un coup. Je me sentis envahi par une terreur injustifiée que j’associai aussitôt à mon éducation religieuse.

Don Juan me regarda de la tête aux pieds.

« Tu redoutes la colère divine, non ? Sois tranquille, cette peur n’est pas la tienne. C’est celle des planeurs, car ils savent que tu vas faire exactement ce que je vais te dire. »

Ses paroles ne me rassurèrent absolument pas, et je me sentis encore plus mal. J’avais des spasmes involontaires que je ne pouvais maîtriser.

« Ne t’inquiète pas, me dit calmement don Juan. Ce genre de crise passe très rapidement. L’esprit des planeurs n’a pas la moindre force de concentration. »

Quelques instants plus tard, toutes ces manifestations disparurent comme don Juan l’avait prédit. Dire que j’étais perplexe serait un euphémisme. Pour la première fois de ma vie, seul ou avec don Juan, je ne savais plus du tout où j’en étais. Je voulais m’extraire de mon fauteuil pour faire quelques pas, mais j’étais mort de peur.

La tête farcie d’affirmations rationnelles, je me sentais pourtant terrorisé comme un enfant. Je me mis à respirer profondément et tout mon corps se couvrit de sueurs froides.

J’avais déchaîné en moi quelque chose d’épouvantable : des ombres noires fugitives bondissaient partout où que je tourne mon regard.

Je fermais les yeux et reposai la tête sur le bras du fauteuil. « Je ne sais plus que faire, don Juan. Vous avez vraiment réussi à me déboussoler cette nuit.

– Tu es déchiré par une lutte intérieure, me dit don Juan. Tout au fond de toi, tu sais que tu ne peux t’opposer à ce qu’une indispensable partie de toi-même, la couche brillante de conscience, serve inexplicablement à nourrir de mystérieuses entités. Et quelque chose d’autre en toi refuse de toutes ses forces cette situation.

« Ce qui est révolutionnaire dans l’attitude des sorciers, poursuivit-il, c’est qu’ils se refusent à respecter un accord auquel ils n’ont pas participé. Personne ne m’a jamais demandé si j’acceptais d’être mangé par des êtres ayant un mode de conscience différent ! Mes parents m’ont simplement mis au monde pour les ravitailler, comme cela s’était passé pour eux, et c’est tout. »

(…) Revenu chez moi, je m’aperçu que l’idée des planeurs m’obsédait chaque jour davantage, jusqu’au jour où je sentis que les conclusions de don Juan étaient irréfutables.

J’avais beau m’efforcer de trouver une faille à sa logique, elle était imparable. Plus j’y réfléchissais, plus j’observais mes semblables et moi-même, plus s’intensifiait ma conviction que quelque chose nous rendait incapables de toute activité ou interaction non focalisée sur le moi. Mon seul souci, comme celui de tous ceux que je connaissais ou rencontrais, était mon moi.

« Tous les êtres humains sur terre semblent avoir exactement les mêmes réactions, les mêmes pensées, les mêmes sentiments. Ils réagissent de manière presque identique aux mêmes stimuli. Le langage qu’ils utilisent jette une sorte de voile sur leurs attitudes, mais si l’on gratte un peu, on voit bien qu’ils ne peuvent échapper à cette similitude de comportement.

[...]

Je fis des recherches anthropologiques approfondies sur la présence d’éventuelles allusions aux planeurs dans d’autres cultures. Elles s’avérèrent totalement infructueuses. Don Juan paraissait être l’unique source d’informations à cet égard. Dès que je le vis la fois suivante, je lui reparlai immédiatement des planeurs.

« J’ai fait tout mon possible pour rester rationnel sur ce plan, mais je n’y arrive pas. Il y a des moments où je suis complètement d’accord avec vous sur les prédateurs.

– Concentre ton attention sur les ombres fugitives que tu vois vraiment, me dit don Juan en souriant.

Je lui fit remarquer qu’elles mettaient en péril ma rationnalité. Je les voyais partout. Depuis ma dernière visite chez lui, j’étais incapable de dormir dans le noir. Garder la lumière allumée ne me gênait pas du tout, alors que s’il faisait nuit, tout se mettait à bondir autour de moi. Je ne voyais jamais de véritables formes ou silhouettes complètes, mais seulement ces fameuses ombres noires fugitives.

« L’esprit des planeurs ne t’a pas quitté, me déclara don Juan. Il a été gravement atteint et essaie à tout prix de conclure un nouvel arrangement. Mais il s’est produit en toi une sorte de rupture définitive, et le planeur le sait. Le vrai danger, c’est que l’esprit des planeurs t’ait à l’usure et te fasse abdiquer en jouant sur la contradiction entre ses affirmations et les miennes.

L’esprit des planeurs n’a pas d’opposant, poursuivit don Juan, et lorsqu’il propose quelque chose, il acquiesce à sa propre proposition et te fait croire que tu as raison. Il va affirmer que les prétendues révélations de don Juan sont complètement absurdes, puis il va tomber d’accord avec se propre déclaration et te faire dire : « Mais oui, c’est vrai, il raconte n’importe quoi !  »

C’est comme ça qu’ils nous dominent.

« Les planeurs sont un constituant fondamental de l’univers et nous devons nous efforcer de les voir sous leur véritable jour – terrifiants, monstrueux.

C’est par leur intermédiaire que l’univers nous met à l’épreuve.

« Nous sommes des sondes énergétiques douées de conscience, reprit-il comme s’il avait oublié ma présence, que l’univers a créées pour prendre conscience de lui-même.

Les planeurs constituent pour nous un défi auquel nous ne pouvons nous soustraire. Nous ne devons pas les mésestimer. Nous devons les vaincre pour que l’univers laisse les êtres humains poursuivre leur existence. »

J’aurai voulu que don Juan m’en dise davantage, mais il se contenta d’ajouter :  « Le choc, tu l’as reçu la dernière fois. On pourrait parler pendant des heures des planeurs, mais il est temps de passer à autre chose.  »

[...]